Nous avons compris le Tawḥīd !
Shaykh Ṣāliḥ āl Shaykh
Concernant la parole : “Nous avons compris le Tawḥīd”, certains élèves du Shaykh Muhammed Ibn ‘Abd al-Wahhāb, l’Imām de la Da’wah, l’ont dite pendant son cours, lorsqu’il acheva la lecture du livre Kitāb al-Tawḥīd ainsi que l’explication de ses chapitres.
Il voulu recommencer l’étude de ce livre pour la troisième ou quatrième fois et donc ses élèves lui dirent : “Ô Shaykh nous voulons un autre livre, nous voulons du Fiqh ou du Hadīth”. Le Shaykh répondit : “Pourquoi ?”. Ils dirent : “Nous avons compris le Tawḥīd, nous voulons étudier une autre science”. Alors le Shaykh leur dit : “Je vais réfléchir à cette question”.
Quelques jours après, le Shaykh arriva à l’assise de son cours avec un visage très tourmenté. Ses élèves dirent : “Qu’est-ce qu’a le visage du Shaykh ?” Le shaykh leur dit alors : “Il m’est parvenu une chose qui m’a troublé.” Ils lui dirent : “Quelle est cette chose ?”. Il répondit :
“Il m’est parvenu que des habitants d’une maison à Dar’iyyah ont sacrifié un coq [pour un Jinn] à leur porte en raison de leur emménagement. Ils ont voulu emménager et lors de leur installation ils ont sacrifié un coq vers la porte, et le sang coula au pied de la porte. J’ai envoyé une personne afin de nous confirmer cette affaire afin de mettre en oeuvre ce qui est obligatoire.”
Lorsqu’il revint le lendemain, ses élèves lui demandèrent : “Ô Shaykh, que s’est-il passé concernant l’affaire que tu as mentionné hier ?”. Le Shaykh leur répondit : “J’ai trouvé en fait qu’il s’agissait d’une autre affaire.” Ses élèves dirent : “De quelle autre affaire s’agit-il ?”
Le Shaykh répondit : “J’ai trouvé qu’en réalité les habitants de cette maison n’ont pas sacrifié pour autre qu’Allāh, mais il s’agit d’untel qui a forniqué avec sa mère”. Ses élèves dirent : “Nous cherchons refuge auprès d’Allāh ! Il a forniqué avec sa mère ! Nous cherchons refuge auprès d’Allāh ! Il a forniqué avec sa mère !”
Le Shaykh mentionna cette histoire afin de leur enseigner que le fait de dire “Nous avons compris le Tawḥīd” fait partie des plus grandes ignorances et ruses du diable. Car ils ont rendu très grave un grand péché parmi les grands péchés [qui est de forniquer avec sa propre mère], alors que leur coeur n’a pas renié le Shirk [polythéisme] majeur qui fait sortir de l’Islām.
Pourquoi leur cœur n’a t’il pas renié cet acte, le sang versé au pied de la porte lors de l’emménagement dans cette maison ? Car ils ne savaient pas que cet acte là était fait pour se rapprocher d’un Jinn et repousser son mal, ou pour repousser le mal de ceux qui portent le mauvais œil, et que cet acte représente un rapprochement à autre qu’Allāh par le sacrifice, qui est donc de l’association majeure envers Al-Haqq ﷻ [Allāh].
Ils ont alors donné de l’importance à un grand péché parmi les grands péchés et n’ont pas donné d’importance au polythéisme majeur envers Allāh [le Shirk]. Ceci arrive également de nos jours chez certains ignorants. S’ils voient des grands péchés, ils s’énervent et se lèvent, mais quand ils entendent du polythéisme majeur, rien de cela ne se produit.
S’ils entendent quelques actes répréhensibles en rapport avec le comportement ou la fornication, ou bien les moyens amenant à la fornication qui se passent dans certains pays, ou encore les femmes dévoilées ou certains actes mauvais, certaines injustices ou ce qui y ressemble, ils se lèvent et se mettent à parler ; mais s’ils voient un dôme avec en dessous un être adoré en dehors d’Allāh ou des gens sacrifier pour autre qu’Allāh, ou s’ils lisent cela dans un magazine ou dans un livre, alors cela ne fait pas trembler leur coeur pour le plus grand droit d’Allāh [le Tawḥīd].
Et cela est la preuve de leur ignorance. Cet ignorant n’a pas eu connaissance de ce qui était utile pour sa propre personne, c’est à dire qu’il n’a pas appris le Tawḥīd et son coeur ne s’énerve pas concernant le droit exclusif d’Allāh à être adoré. Il est alors sur un mal. S’il constate qu’il s’énerve à la vue d’une mauvaise action, mais que son coeur ne s’emballe pas s’il voit du Shirk, qu’il sache qu’il n’a pas compris le Tawḥīd et qu’il n’a pas considéré la grandeur d’Allāh comme il se doit. Et ceux-ci sont ceux qui ont dit : “Nous avons compris le Tawḥīd”. Ceux-ci sont des ignorants et Shayṭān s’est imposé par l’une de ses plus grandes ruses.
Source : Sharh Kashf al-Shubuhāt. pp. 365-367.
Traduit par l’équipe Al Rissalah et revu par Hichām Ibn Ahmad al-Maghribī